Santoka
samedi 2 juillet 2011
sauterelles grillons et criquets
le sentier bouge
- sauterelles rouges
toujours prête
pour le saut
la sauterelle
montant la tente
quand tombe le soir
- premiers grillons
l'air fraichit
surpris de les trouver dans l'herbe
les criquets
criquet vert
si vert qu'on le dirait fait
de plastique
grillons grillés
sauterelles sautées
et criquets croquants
Vincent Hoarau
Sur la sauterelle et le grillon
Sur la sauterelle et le grillon
La poésie de la terre ne meurt jamais :
Quand tous les oiseaux défaillent par le brûlant soleil
Et se blottissent dans la fraîcheur des arbres, une voix s’élève et court
D’une haie à l’autre, tout autour des prairies nouvellement fauchées;
C’est la voix de la sauterelle — elle dirige le chœur
Des riches plaisirs de l’été — elle n’est jamais au bout
De ses réjouissances : quand elle est épuisée d’avoir joué comme une folle,
Elle se délasse à l’aise au pied d’une herbe exquise.
La poésie de la terre ne cesse jamais :
En un soir d’hiver solitaire, quand la gelée
A bâti son édifice de silence, voici que du poêle s’élève un cri aigu,
La chanson du grillon, qui, toujours plus chaleureuse,
Semble à l’ouïe à demi perdue dans la somnolence
Le chant de la sauterelle parmi l’herbe des collines.
***
On the grasshopper and cricket
The poetry of earth is never dead :
When all the birds are faint with the hot sun,
And hide in cooling trees, a voice will run
From hedge to hedge about the new-mown mead;
That is the Grasshopper’s — he takes the lead
In summer luxury, — he has never done
With his delights; for when tired out with fun
He rests at ease beneath some pleasant weed.
The poetry of earth is ceasing never :
On a lone winter evening, when the frost
Has wrought a silence, from the stove there shrills
The Cricket’s song, in warmth increasing ever,
And seems to one in drowsiness half lost,
The Grasshopper’s among some grassy hills.
(John Keats)
eau pure
A qui donc est cet ermitage
au loin
dans la mousse de l'eau pure
Dans le volcan éteint
au fond du lac
le long baiser des truites
fin de l'été
un cheval promène son reflet
au bord du lac
silence sur le lac
de la montagne
un rire d'enfant
un vieux bûcheron
prie
serait-ce de l'eau pure
l'eau de mon village natal
j'en bois
je m'en asperge
Avant que je l'avale
l'eau de la source
a bruissé sur mes dents
Le tailleur de pierre
refroidit dans la montagne son ciseau
dans de l'eau pure !
j'asperge mon nombril avec de l'eau chaude
tout seul à minuit
dans la source chaude
A ma baignoire de bois
j'ai amené
l'eau pure de la source
dans l'eau du ruisseau -
le goût
de la montagne
l'homme de la ville -
l' eau pure et froide du lac
lui brûle le crâne
cultivé dans l'eau pure
pourquoi le wasabi est-il
piquant pour l'homme ?
Seison Yamaguchi
j'ai bu un grand verre d'eau claire
J'ai senti l'immense désir des bateaux
Qu'elle avait rejetés
Pour être pure
Et la souillure des ponts
Sur les rivières
Et la caresse douce
D'un rocher
Cécile Cloutier, L'écouté