il n'y a plus de l'été
qu'une feuille de menthe broyée au fond d'un verre
qu'une barbe de trois jours aux champs de blé vidés
que des ballons dégonflés sur des plages à bout de souffle
que des rebords de fenêtres jonchées de papillons morts
il n'y a plus de l'été
qu'un seau jaune percé balloté par les vagues
qu'un pauvre sable gris tassé au fond des poches
que des arbres brûlés qui perdent leurs peaux mortes
et qu'un ciel délavé à force d'être vu
il n'y a plus de l'été
qu'un cocard violacé le soir à l'horizon
que le vomi séché des postes de télé
que l'aboiement des chiens laissés à l'abandon
et que le bruit des villes
vicieux comme une migraine
vicieux comme une migraine