ses moments de paix
récréation
les nuages jouent
à saute-mouton
fraîcheur de l'aube
encore un peu
je croirai ce silence
fleurs mortes
le matin s'occupe
de lui-même
le matin s'occupe
de lui-même
chant des oiseaux
mes idées se dispersent
sous le feuillage
mes idées se dispersent
sous le feuillage
soupe de courge
la maison sent l'hiver
à petit feu
tombe la nuit
les lumières du sapin
dans les yeux du chat
bientôt l'hiver
tout se couvre de neige
jusque dans nos rêves
les pieds dans l'herbe
encore humide – le temps passe
tranquillement
et puis le silence
pour causer avec mon corps
de l'huile d'argan
ses moments de séduction et de plaisir
chemin montant
un moucheron
me fait la cour
un maillot à fleurs bleues
laisse flotter
une odeur de tendresse
tic tac de l'horloge
côte à côte sur le lit
les paupières tendres
sur un transat vert
je cherche les mots
qui me manquent
je cherche les mots
qui me manquent
devant une confiture
de prunes et de cerises
ma main hésite
de prunes et de cerises
ma main hésite
maison close
un fruit tremble
imperceptiblement
agenda chargé
sous ma chemise rouge
une dentelle noire
pause pipi
en profiter
pour fixer sa jarretière
en profiter
pour fixer sa jarretière
rose tyrien
ma robe s'approche
au bord du soir
ma robe s'approche
au bord du soir
fin août
il s'en va avec mon rouge
sur ses lèvres
il s'en va avec mon rouge
sur ses lèvres
le vent
un peu plus chaud
entre mes jambes
canicule
l'été en moi
prend feu
la robe à lacets
prendre son temps
pour nouer et dénouer
son regard
dans l'épaisseur du silence
je me donne
dans l'épaisseur du silence
je me donne
ma robe ôtée
ses mains poursuivent la courbe
de mes années
ses mains poursuivent la courbe
de mes années
sa langue vagabonde
sur les champs de ma peau
comme si...
sur les champs de ma peau
comme si...
quand il m'aime
je m'aime
réflexion d'un soir
je m'aime
réflexion d'un soir
à travers les trous
de son pull écru
les ptits remous de sa peau
il contemple
l'entrelacs de mes seins
chaud froid d'automne
corps emmêlés
l'odeur fauve de l'amour
lentement s'évapore
l'odeur fauve de l'amour
lentement s'évapore
glace brisée
ses petits ronflements
après l'amour
ses mots ce soir
une pluie de perle
sur mon dos nu
ses moments de nostalgie
fête de campagne
sur un slow nonchalant
mon premier baiser
première neige
ce garçon souriant à son père
c'est moi
cerner un monde
plein d'écailles
le baiser doux d'une mère
plein d'écailles
le baiser doux d'une mère
novembre en pleurs
une mère chante une berceuse
à son enfant
ses moments de souffrance
où que j'aille
toujours présente avec moi
la guerre
si pleine de moi
la main de mon père
sur son lit de mort
un pied dedans
un pied dehors
tous ces morts dans mes rêves
et ses moments de profonde solitude. Nous avions un jour parlé de la solitude. Elle m'avait décrit la sienne comme une plaie profonde, ancrée en elle.
parfois
les mains entre les cuisses
je prie
parfois
l’orgueil au siphon
être aimé
bientôt un an
ses derniers mots
prends soin de toi
fatiguée
jusqu'au bout des lèvres
un baiser suffit
nuit inachevée
j'ai laissé ma bonne humeur
de l'autre côté
tu en as choisi une autre
les feuilles des arbres
tombent si vite !
à voix basse
la nuit se perd
à son tour
matin d'ennui
même le regard du chat
dans le vague
cette nuit encore
le lit trop grand pour mes rêves
je caresse une ombre
rien ne vient
que cette pluie froide et drue
derniers d'octobre
bien avant le jour
à l'autre bout de la nuit
le corps froid et seul
entre moi et le monde
le silence
des coquelicots
le silence
des coquelicots
Repose en paix, Maya. Nous t'aimions, tu sais. Tu vas tellement nous manquer.