"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"
Santoka
Santoka
samedi 1 août 2009
L'Art de l'oisiveté
"Il est triste de constater que le rythme effréné de l'époque actuelle influe sur nous de manière néfaste et préjudiciable dès l'enfance. Cependant, ce phénomène semble inévitable. On peut regretter simplement que nos plus petites distractions soient depuis quelques temps elles aussi affectées par l'impatience moderne. Notre façon de jouir des choses est à peine moins fébrile et exténuante que la pratique de notre profession. Nous obéissons à la devise qui commande de "faire le maximum en un minimum de temps". Ainsi la gaîté diminue t-elle malgré la multiplication des divertissements. (...)
La capacité à profiter des "joies modestes de l'existence" va désormais profondément de pair avec une conduite mesurée ; en effet, les qualités que cette faculté présuppose, et que chacun possède à l'origine, tendent largement à s'étioler et à disparaître dans la vie quotidienne d'aujourd'hui, je pense ici à la gaîté, à l'amour et à la poésie. Ces joies modestes qui s'offrent notamment aux gens pauvres sont tellement disséminées dans la vie de tous les jours, tellement discrètes et multiples qu'elles touchent à peine la sensibilité apathique de la majorité des hommes occupés à travailler ; elles ne sont pas spectaculaires, personne ne vante leurs mérites et elles ne coûtent rien !
Au premier rang viennent celles que nous dévoile un contact quotidien avec la nature. Plus que tous nos autres organes, nos yeux maltraités et surmenés d'hommes modernes peuvent manifester une capacité inépuisable de jouissance si nous le voulons. (...) Quiconque a fait le premier pas peut apercevoir sur sa route des choses délicieuses, sans perdre une minute de son temps. Discerner ainsi ce qui nous entoure n'a rien de fatiguant ; au contraire, celà revigore et raffraîchit le regard mais aussi tout le reste . Toute chose, même si elle est inintéressante et laide, exprime une signification qu'il faut simplement avoir la volonté de distinguer.
Lorsqu'on apprend à voir, on redécouvre la gaîté, l'amour et la poésie. (...)
La capacité à profiter des "joies modestes de l'existence" va désormais profondément de pair avec une conduite mesurée ; en effet, les qualités que cette faculté présuppose, et que chacun possède à l'origine, tendent largement à s'étioler et à disparaître dans la vie quotidienne d'aujourd'hui, je pense ici à la gaîté, à l'amour et à la poésie. Ces joies modestes qui s'offrent notamment aux gens pauvres sont tellement disséminées dans la vie de tous les jours, tellement discrètes et multiples qu'elles touchent à peine la sensibilité apathique de la majorité des hommes occupés à travailler ; elles ne sont pas spectaculaires, personne ne vante leurs mérites et elles ne coûtent rien !
Au premier rang viennent celles que nous dévoile un contact quotidien avec la nature. Plus que tous nos autres organes, nos yeux maltraités et surmenés d'hommes modernes peuvent manifester une capacité inépuisable de jouissance si nous le voulons. (...) Quiconque a fait le premier pas peut apercevoir sur sa route des choses délicieuses, sans perdre une minute de son temps. Discerner ainsi ce qui nous entoure n'a rien de fatiguant ; au contraire, celà revigore et raffraîchit le regard mais aussi tout le reste . Toute chose, même si elle est inintéressante et laide, exprime une signification qu'il faut simplement avoir la volonté de distinguer.
Lorsqu'on apprend à voir, on redécouvre la gaîté, l'amour et la poésie. (...)
Hermann Hesse
"L'Art de l'oisiveté"
"L'Art de l'oisiveté"
oisiveté
*
légère brise -
jasmin à l'oreille
du balayeur
*
le souffle du vent
sans bruit par les blés
jusqu'à l'oreiller
*
changement saisonnier de vêtement
j'aime vivre chaque jour
en ce bas monde
*
de temps à autre
court dans le feuillage
un bruit rafraichissant
*
un calme parfait
sur un oreiller d'herbe
loin de ma cabane
*
allez mes orteils
ramper dans la fraîcheur
de l'herbe d'été
*
je voudrais un lit
d'herbe une voiture d'herbe
une femme d'herbe
*
Dans l'herbe en pantalon blanc
en pantalon vert -
Enfants des beaux jours
*
entre les oscillations du hamac
s'ouvrent
les fleurs de courgette
*
aubergine, concombre, concombre, aubergine
c'est tout ce que je mange
fraîcheur!
*
une part suffit
je lave le riz
*
fourmis-lions
On entend que le vent
Souffler dans les pins
*
Lunghi cipressi
come soldati
in linea sul fiume
*
l'ombre du pin
n'atteint pas la rivière
chaleur d'août
*
la page que je lis
teinte en vert
par de nouvelles feuilles
*
dans l'ombre tiède
des lauriers roses
j'ai songé à la mort
*
à côté du poulailler
une peau de melon
nettoyée
*
Quiet countryside ...
my hitchhiking thumb is stained
with wild blackberries
*
Comme on laverait
Un bébé qui vient de naître
Je lave une pêche
*
de cette journée
mains pleines de tomates
je n'attends rien
*
dans l'armoire
draps et lavande
en mille feuilles
*
Du rêve que j'ai vu
Réveillée, toujours la couleur
de l'iris!
*
dans la brise des pins
à l'ombre des pins
allongé
*
fraîcheur
un livre de comptes
pour oreiller
*
longue journée -
des jambes nues tombent
sur un matelas tiède
*
soleil de juin
un jeune homme observe
un vieux lézard*
*
une énorme fourmi
marche sur le tatami
quelle chaleur!
*
retour des chaleurs
une fourmi noyée
dans ma pisse
*
première chaleur
papé boit son demi
en entier
*
ciel d'été
le souffle d'un enfant
déplace les nuages
*
une barque devise
avec la rive
longue journée
*
Quel bonheur
De traverser la rivière en été
les sandales à la main
*
toute la journée
sans un mot
le bruit des vagues
*
- aimes-tu la mer ?
- j'ai du sable dans les chaussures
répond elle
*
ce cœur
qui réclame ceci ou cela
dans la mer je relâche
*
au fin fond
de la montagne
nu
*
Mon bâton et moi -
hirondelle
au ras des chaumes
*
le reflet du soleil
dans ma grenadine
- je l'ai bu aussi
*
Plus sur la terre
Un peu dans le ciel
Mon hamac
*
ivre
je m'endors
avec les grillons
*
fraîcheur
les pieds contre le mur
pendant la sieste
*
temps chaud
derrière le volet clos
j'attends le soir
*
éveillé soudain
sillons des draps dans les joues
lourde sieste
*
à contempler le vent
dans les jeunes feuillages
la journée a passé
*
légère brise -
de ce long dimanche d'été
je n'ai rien fait
*
pour cuire les haricots
tout ce jour
était à moi
*
le son d'un moustique
chaque fois que se détache
une fleur de chèvrefeuille
*
As the sun goes down
a green melon splits open
And juice trickles out
*
Soir d'été
Brasse indienne
Sous les libellules
*
Ah si tout le jour
Je me sentais aussi bien
qu'au sortir du bain
*
Au fil de l'eau
le bouchon tire le pêcheur
vers le soir
*
soir d'été au parc
hommes autour d'un cochonnet
le centre du monde
*
fraîcheur du soir -
le va et vient de la mer
entre mes orteils
*
il y a des bruits
le soir qui deviennent
des musiques
*
avec la cloche du soir
se dissipe
le reste de chaleur
*
arrose le jardin
de sorte que cigales et moineaux même
soient bien mouillés
*
long soir d'été
le ciel s'embrase
je me cure les dents
*
la plage désertée -
une autre gorgée de rhum
et la mer qui s'enflamme!
*
juste avant la nuit
fumer la pipe
contre son écorce
*
Juke joint's blue night
Drifts across the bayou
- moonshine laughter
*
dix personnes
dix positions différentes pour dormir
quelle chaleur!
*
nuit noire -
le ressac du vent
dans les feuillages
*
nuit noire -
le roulement des galets
quand la mer se retire
*
la lune à minuit
comme
un bloc de fraîcheur!
*
nuit d'été
la petite plainte
d'un volet
*
légère brise -
jasmin à l'oreille
du balayeur
Jean-Claude César
*
le souffle du vent
sans bruit par les blés
jusqu'à l'oreiller
Buson
*
changement saisonnier de vêtement
j'aime vivre chaque jour
en ce bas monde
Tatsuko Hoshino
*
de temps à autre
court dans le feuillage
un bruit rafraichissant
Daniel Py
*
un calme parfait
sur un oreiller d'herbe
loin de ma cabane
Ryôkan
*
allez mes orteils
ramper dans la fraîcheur
de l'herbe d'été
Vincent Hoarau
*
je voudrais un lit
d'herbe une voiture d'herbe
une femme d'herbe
Jean Antonini
*
Dans l'herbe en pantalon blanc
en pantalon vert -
Enfants des beaux jours
Paul de Maricourt
*
entre les oscillations du hamac
s'ouvrent
les fleurs de courgette
Thierry Cazals
*
aubergine, concombre, concombre, aubergine
c'est tout ce que je mange
fraîcheur!
Santoka
*
une part suffit
je lave le riz
Santoka
*
fourmis-lions
On entend que le vent
Souffler dans les pins
Suju
*
Lunghi cipressi
come soldati
in linea sul fiume
Alessandro Capurso
*
l'ombre du pin
n'atteint pas la rivière
chaleur d'août
Daniel Py
*
la page que je lis
teinte en vert
par de nouvelles feuilles
Midori Tanaka
*
dans l'ombre tiède
des lauriers roses
j'ai songé à la mort
Vincent Hoarau
*
à côté du poulailler
une peau de melon
nettoyée
Randy M. Brooks
*
Quiet countryside ...
my hitchhiking thumb is stained
with wild blackberries
Ty Hadman
*
Comme on laverait
Un bébé qui vient de naître
Je lave une pêche
Koî
*
de cette journée
mains pleines de tomates
je n'attends rien
Thierry Casasnovas
*
dans l'armoire
draps et lavande
en mille feuilles
André Cayrel
*
Du rêve que j'ai vu
Réveillée, toujours la couleur
de l'iris!
Shushiki
*
dans la brise des pins
à l'ombre des pins
allongé
Santoka
*
fraîcheur
un livre de comptes
pour oreiller
Issa
*
longue journée -
des jambes nues tombent
sur un matelas tiède
Vincent Hoarau
*
soleil de juin
un jeune homme observe
un vieux lézard*
Vincent Hoarau
*
une énorme fourmi
marche sur le tatami
quelle chaleur!
Shiro
*
retour des chaleurs
une fourmi noyée
dans ma pisse
Thierry Casasnovas
*
première chaleur
papé boit son demi
en entier
André Cayrel
*
ciel d'été
le souffle d'un enfant
déplace les nuages
Jessica Tremblay
*
une barque devise
avec la rive
longue journée
Shiki
*
Quel bonheur
De traverser la rivière en été
les sandales à la main
Buson
*
toute la journée
sans un mot
le bruit des vagues
Santôka
*
- aimes-tu la mer ?
- j'ai du sable dans les chaussures
répond elle
Philippe Quinta
*
ce cœur
qui réclame ceci ou cela
dans la mer je relâche
Hosai
*
au fin fond
de la montagne
nu
Santoka
*
Mon bâton et moi -
hirondelle
au ras des chaumes
Gilles Brulet
*
le reflet du soleil
dans ma grenadine
- je l'ai bu aussi
Damien Gabriels
*
Plus sur la terre
Un peu dans le ciel
Mon hamac
Gilles Brulet
*
ivre
je m'endors
avec les grillons
Santôka
*
fraîcheur
les pieds contre le mur
pendant la sieste
Bashô
*
temps chaud
derrière le volet clos
j'attends le soir
P. Palaquer
*
éveillé soudain
sillons des draps dans les joues
lourde sieste
Vincent Hoarau
*
à contempler le vent
dans les jeunes feuillages
la journée a passé
Hélène Boissé
*
légère brise -
de ce long dimanche d'été
je n'ai rien fait
Philippe Quinta
*
pour cuire les haricots
tout ce jour
était à moi
Hosaï
*
le son d'un moustique
chaque fois que se détache
une fleur de chèvrefeuille
Buson
*
As the sun goes down
a green melon splits open
And juice trickles out
Richard Wright
*
Soir d'été
Brasse indienne
Sous les libellules
Gilles Brulet
*
Ah si tout le jour
Je me sentais aussi bien
qu'au sortir du bain
Ryôkan
*
Au fil de l'eau
le bouchon tire le pêcheur
vers le soir
J.P. Cresta
*
soir d'été au parc
hommes autour d'un cochonnet
le centre du monde
André Vézina
*
fraîcheur du soir -
le va et vient de la mer
entre mes orteils
Vincent Hoarau
*
il y a des bruits
le soir qui deviennent
des musiques
Philippe Quinta
*
avec la cloche du soir
se dissipe
le reste de chaleur
Chiyo-ni
*
arrose le jardin
de sorte que cigales et moineaux même
soient bien mouillés
Kikaku
*
long soir d'été
le ciel s'embrase
je me cure les dents
Thierry Casasnovas
*
la plage désertée -
une autre gorgée de rhum
et la mer qui s'enflamme!
Vincent Hoarau
*
juste avant la nuit
fumer la pipe
contre son écorce
Gilles Brulet
*
Juke joint's blue night
Drifts across the bayou
- moonshine laughter
Geoffrey Wilson
*
dix personnes
dix positions différentes pour dormir
quelle chaleur!
Jakuu
*
nuit noire -
le ressac du vent
dans les feuillages
Damien Gabriels
*
nuit noire -
le roulement des galets
quand la mer se retire
Vincent Hoarau
*
la lune à minuit
comme
un bloc de fraîcheur!
Teishitsu
*
nuit d'été
la petite plainte
d'un volet
Philippe Quinta
*
Inscription à :
Articles (Atom)