"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




jeudi 19 août 2010

le bruit de l'eau





le silence ...
et le soir, un peu d'eau
sur la plante désséchée













demi-jour






du café de l'orage
au rosé ensoleillé

deux journées en une
















orage





plein été
dans l'air chargé d'orage
une odeur de goudron













Au bout du chemin (1)


Au bout du chemin

Tout a commencé par un éclat

quelques orties, quelques ronces curieuses

lanciers vert profond

partis en éclaireurs sous le soleil de janvier

leurs pointes fières se sont dressées vers l'homme

et l'homme – tout est parti de là – s'est arrêté

dans le ciment gris de la zone industrielle

rongeant patiemment le bitume arrogant

cette trouée fébrile dans le corps de l'hiver

cette frissonnante échancrure

verte

s'est écartée


un fin sentier s'enfonçait en elle

l'homme s'y est penché

et longuement

l'a regardé …


« Viens ! »


l'homme a suivi l'étroit sillon

il a quitté la ville

sans hésiter

les ronces

s'accrochant aux plis de son pantalon

ont freiné son pas trop pressé


« ton sang est trop vif »


il a attendu

il s'est accroupi


« respire »


il y avait un peu de pluie sur les orties de février

un soleil pâlot qui jouait avec les gouttes

un moineau, encore teinté de béton,

deux trois corbeaux des réverbères,

et un chat au pelage mité qui se léchait la patte arrière

il y avait tant d'autres choses

mais il ne savait pas les nommer


lentement l'homme a ouvert les ronces

comme on dégrafe un bustier


il lui fallait un pas tranquille

il s'est souvenu du héron

il lui fallait un souffle lent

il s'est rappelé l'océan

bien sûr

il y eut quelques écorchures

car c'est ainsi que l'on apprend


(à suivre)