Au bout du chemin
Tout a commencé par un éclat
quelques orties, quelques ronces curieuses
lanciers vert profond
partis en éclaireurs sous le soleil de janvier
leurs pointes fières se sont dressées vers l'homme
et l'homme – tout est parti de là – s'est arrêté
dans le ciment gris de la zone industrielle
rongeant patiemment le bitume arrogant
cette trouée fébrile dans le corps de l'hiver
cette frissonnante échancrure
verte
s'est écartée
un fin sentier s'enfonçait en elle
l'homme s'y est penché
et longuement
l'a regardé …
« Viens ! »
l'homme a suivi l'étroit sillon
il a quitté la ville
sans hésiter
les ronces
s'accrochant aux plis de son pantalon
ont freiné son pas trop pressé
il a quitté la ville
sans hésiter
les ronces
s'accrochant aux plis de son pantalon
ont freiné son pas trop pressé
« ton sang est trop vif »
il a attendu
il s'est accroupi
il s'est accroupi
« respire »
il y avait un peu de pluie sur les orties de février
un soleil pâlot qui jouait avec les gouttes
un moineau, encore teinté de béton,
deux trois corbeaux des réverbères,
et un chat au pelage mité qui se léchait la patte arrière
il y avait tant d'autres choses
mais il ne savait pas les nommer
un soleil pâlot qui jouait avec les gouttes
un moineau, encore teinté de béton,
deux trois corbeaux des réverbères,
et un chat au pelage mité qui se léchait la patte arrière
il y avait tant d'autres choses
mais il ne savait pas les nommer
lentement l'homme a ouvert les ronces
comme on dégrafe un bustier
il lui fallait un pas tranquille
il s'est souvenu du héron
il lui fallait un souffle lent
il s'est rappelé l'océan
bien sûr
il y eut quelques écorchures
car c'est ainsi que l'on apprend
il y eut quelques écorchures
car c'est ainsi que l'on apprend
(à suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire