parfois la brise écarte des rideaux de chaleur
le soleil filtre par les volets des frondaisons où jaillissent des piécettes d'or
les nuages ont des noms d'empereurs romains
- pansus joufflus -
l'un d'eux s'est allongé dans les blés verts pour y faire la méridienne
une bête ailée file vrombissante au dessus de mon front
bourdon doré j'imagine
ou scarabée de jade
s'en allant enrichir encore
l'herbe ou le bouton d'or
et puis revient le silence des oiseaux
dans l'arbre centicéphale
dont l' ombre triomphante déploie sur moi ses ailes fraîches
et sur ma peau je sens ses caresses sinoples
dans tout ce luxe sans honte je me roule
l'herbe sèche me fait une couronne d'or
à l'
axis mundi me voici parvenu
car en définitive
il n'est rien d'autre que ce chêne
à ses pieds je dépose
mes nerfs d'acier
et cette armure de chairs ankylosées
ici je rends les armes
et je m'avoue vaincu
plus riche que les rois
plus léger que les nues
je ne possède rien
le monde m'appartient