"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




vendredi 28 août 2020

La sirène

 




    mon lit
    comme un radeau
    - rêve de sirène


    gouttes de soleil
    une sirène nage
    dans ma nuit


    mer d'huile
    doucement elle s'enroule
    autour de moi


    le bruit des vagues -
    sur sa peau
    la langue du soleil


    brume d'été ~
    entre la nuit et le jour
    un voile d'écume


    de bouches en oreilles
    un murmure -
    le marin ivre de bavardages


    sur toute l'île
    la rumeur enfle
    une sirène !


    dans les rues du port
    le linge flotte au vent 
    - l'appel du large


    grand vent -
    au bout de la jetée
    le marin guette l'onde

    longue attente -
    et soudain son chant
    dans les voiles


    le marin
    sous la lune pâle
    attend son baiser


    au loin
    dans le grand vide de l'océan 
    ses courbes blanches



    Mayumi

    languissant
    le chant de la sirène
    transperce la nuit



    lune pâle -
    jusqu'au bas de son dos nu
    la nuit de ses cheveux



    éclat de lune -
    sa beauté froide
    me saisit

    Knut Ekval


    blanc et rose
    son corps a la couleur 
    des coraux

      peau de nacre
    et écailles chatoyantes
    beauté irréelle

    plongée dévorante
    dans l'abîme
    de son regard

    bruit de l'eau
    de plus en plus profond
    dans sa nuit



    écueil -
    sur le rocher l'une après l'autre
    les vagues explosent


    clair de lune
    sous les doigts du marin
    sa peau de nacre


    de l'eau jusqu'à la taille
    entrer dans le monde
    de la sirène



    nus sous les étoiles
    un petit goût de sel
    sur les lèvres



    sur mon épaule
    comme sur un rocher
    elle vient se lover



    au soleil levant
    m'emmènera-t-elle
    dans les profondeurs ?






      Vincent Hoarau

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