les mouettes t'appellent à la fenêtre.
tu quittes des draps frais comme les vagues et tu vas les rejoindre. L'air marin s'engouffre en toi et avec lui le port tout entier, les mâts, les murs, les voiles, le sel et la chaux, les chats maigres et les cormorans, le vent fouette le linge, les feuilles, les cheveux et les ailes, les façades sont blanches et fraiches de soleil. Et une fois encore ton poumon gonflé comme une voile pousse en avant ta vieille carcasse. Tu sens ton cœur tout gorgé de sang.
Tu te déploies.
Tu t'ouvres en grand.
La bouche, les oreilles, les pores, les alvéoles...
Et tu t'élances à corps perdu dans la vaste blancheur de ce port anonyme
où tous les matins sont vierges
où chaque jour est une vague
Vincent Hoarau
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