"En fin de journée, parfois, je reste là à regarder les nuages flottants du soir qui passent exactement à ma hauteur, et j'éprouve alors presque de la joie. Je vois le monde qui repose en bas et je me dis que je peux bien m'en passer. Je n'y ai pas connu le bonheur, je n'étais pas fait pour lui ; et lui de son côté, il a largement répondu à mon antipathie, il me l'a même rendu au centuple. Cependant, il ne m'a pas achevé. Je vis encore, je lui ai tenu tête et je suis resté debout. (...) J'ai aussi appris entre autres choses que si on attend rien de lui, si on se contente simplement de l'observer en silence et avec attention, le monde peut nous offrir bien des trésorsdont les gens comblés par le succès et par l'existence n'ont pas idée."
Hermann Hesse, Nuages du soir, 1926
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