loin de toute lumière

*

loin de toute lumière

des mousses et des champignons

respirent

*

clignement

*

éclaircie !

les buissons clignent

de toutes leurs feuilles

*

buis

*

les haies de buis

dodelinent des branches -

brise verte

*

collines

*

après la tempête -

comme des chats roulés en boules

les collines au soleil

*

le givre et l'asphalte

*

impitoyable

en petits éclats d'argent

l'hiver sur l'asphalte

*

le givre

et l'asphalte

encore complices

*

branche

*

ciel bleu d'automne -

sur un mur l'ombre épaisse

d'une branche maigre

*

lunes d'automne

*

froid pénétrant ! 

la lune d'automne

a la couleur de mes os

*

si proche

la lune d'automne ...

mes doigts gelés

*

chen yuping - Automne

enfermés dehors

*

enfermés dehors -

le vent d'automne

par la serrure

*

escalator

*

fin de l'automne -

à l'aube, le grincement

de l'escalator

* 

céphalée

*

nuit de tempête
secouant la maison
la céphalée de l'enfant

*

rouge vif

est la couleur

de la céphalée

*

banc de pierre

*

vieux banc de pierre -
ne s'y pose plus
que la feuille d'automne

*

 

tartiflette

*

soir de tempête ...
en strates bien épaisses
la tartiflette

*

os

*

froid pénétrant -

la lune d'automne a la couleur

 de mes os

*

doigts

*

si proche

la lune d'automne ...

mes doigts gelés

*

un appel

appel entrant 
Répondre                                                                         Ignorer

 
- crachin d'automne

oeil noir

*

matin pluvieux
un œil noir
au téléphone

*

fenêtres

*

aube blafarde -
pales lueurs aux fenêtres
des portables

*

le feu

*

noire est la nuit -
je voudrais mettre le feu
au papier 

* 

solstice d'hiver

*

solstice d'hiver -
dans la nuit
je m'enfonce

*

poussière

*

tu es poussière et
retourneras à la poussière -
poupée de brocante

*

sang

*

mon enfant pâle
la bouche pleine de sang -

spaghettis !

*

le vent dans le magnolia (tanka)

*









premiers froids -
le vent a emporté les feuilles
de notre magnolia
elle qui croit aux signes
je lui montre les bourgeons









*

satané bureau

*

satané bureau !

il flotte sur les champs

un parfum de feuilles brûlées

*

pourquoi ?

*

toujours s'isoler

dans ce bois sombre et boueux

- et pourquoi ? pourquoi ?

*

mégot

*

les lèvres encore collées

à son vieux mégot ...

crépuscule d'automne

*

des jours comme ça

*

un sal' tas de feuilles

dans une flaque froide

- des jours comme ça

*

maigre

*

ils ont encore rasé

une parcelle du bois

j'ai encore maigri









*

humus

*

ce bouquet d'orties

au bord d'un chemin sombre ...

l'odeur de l'humus

*

rien à faire

*

rien à faire

j'appartiens aux corbeaux

et aux feux de branchages

*

café infect

*

sous des néons pâles

un gobelet de café infect

en toutes saisons









*

demi-lune

*

mari adultère -

une demi-lune métallique

au-dessus de la tête

*

Kaii Higashliyama

sans attache

Sans attache
et n'ayant plus la force
de résister au vent
elle avance, elle avance
vers le bout de la rue.

cuir

*

nouvel automne

son cuir

craquelé

*

les amis qu'on attendait

*

et un soir d'automne

les amis qu'on attendait

à votre table

*

Vieux pavés (tanka)

Vieux pavés mouillés -

leurs maigres pancartes et

leurs pauvres slogans -

sur le pas de leurs boutiques

les croquantes et les croquants.

Teklanika (tanka)

Passe la Teklanika

dans son vieux car rouillé

un jeune homme écrit

le bonheur n'est vrai

que partagé.

rides

*

un nouvel automne

sur le vieil étang

de plus en plus de rides

*

le dernier

*

un papillon

le dernier sans doute - 

fuyant mon ombre

*

porcelaine

*

passe une femme
d'une pâleur de porcelaine
- bourrasques d'automne

*

entre deux brocantes

*

les jours raccourcissent …

entre deux brocantes, la foire

aux célibataires

*

les oiseaux dorment

*

les oiseaux dorment
dans le salon mon enfant
boit son chocolat

*

pluie sur la grève

*

pluie sur la grève ...
il jette un galet
dans l'océan

*

le corbeau haï

*

le corbeau haï
d'un coup d'ailes a réveillé
un parfum de fleur

*

sentier forestier

*

sentier forestier -
quand passe la libellule,
une feuille tombe

*

Ô Martigues !

Ô Martigues !

Quelques haïkus écrits à Martigues, lors du festival du haïku francophone :

du linge étendu

entre deux paraboles

- Marseille !

*

il cherche une place

où se garer

le ciel de Martigues

 

*

sur le Miroir

les poissons et les oiseaux

s'aiment d'amour tendre

*

sur une place ombreuse

endormie

la lumière de Martigues

*

 

place à danser -

la musique

d'une fontaine

*

 

 

Miroir aux Oiseaux -

vite écrire

qu'ils ne s'envolent !

*

Barques en fleur -

les abeilles

un peu saoules

*

 

 

fileyeurs bleuis

par les sorties en mer

à la longue ...

*

en miroir :

cent yachts immaculés

et trois vieilles barques

*

Miroir aux Oiseaux -

le grand mât d'un voilier

fouille la vase

*

et un soir d'automne

les amis qu'on attendait

à votre table

le poète

des auréoles sous les bras

- lune d'automne

haïjin roumaine -

son premier recueil

aux quatre vents

*

concert de bambous -
la cavalerie du Shôgun
me fait vibrer les os !

*

 

nuit de fin d'été -
le parfum tenace
de la citronnelle

*

 

sac de livres -
leurs pensées profondes
me scient l'épaule

*