"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




mardi 27 février 2018

NaHaiWriMo #1 : Sandwichs

 
Chaque année en février survient sur les réseaux sociaux un événement que les haïkistes appellent "NaHaiWriMo" : le National Haiku Writing Month. Inventé par Michael Dylan Welsch, il invitait au commencement les auteurs anglophones à écrire chaque jour un haïku inspiré d'un thème proposé.

Devant le grand succès rencontré par ce jeu, l'événement s'est étendu à plusieurs langues. Cette année, Mickael Dylan Welsch m'a proposé de succéder à Hélène Duc pour l'organiser à l'intention des haïjins francophones de facebook. J'ai accepté avec plaisir. Mickael me conviait à proposer des thèmes différents chaque jour, lesquels pouvaient être identiques, proches ou totalement différents des "prompts" qu'il proposait de son côté.

Pour le premier jour du mois de février, j'ai opté pour le thème du sandwich et de ses variations.




Je me suis régalé, notamment à la lecture de ceux-ci :


hiver new-yorkais -
l'homme-sandwich se réfugie
dans un Burger King
Patricia Desmûriers

pic nic ~
entre deux tranches de pain
les larmes de l'émigré
Karin Soupart LouRyan

premier rendez-vous
ce goût de taco
moiteur d'une nuit d'été
Line Jolyot

Soleil en terrasse
le casse-dalle s'envole
avec le goéland
Kirill Giraudon

régime
entre deux tranches de pain
le vide
Danièle Duteil

au hasard des rues -
le crève-la-faim rencontre
un homme-sandwich
Aggie Corezzes

pan bagnat
et dans la grande bleue
le bain quotidien
Jean-Paul Gallmann

sur l'autoroute
un camion pour l'abattoir
avant les burgers
Ninie Flambhaïku

en sandwich
entre dentelle et peau
quelques miettes de pain
Chantal Baroche

sandwich débordant
sur son tee-shirt plein de tâches
le menu des jours d'avant
Philippe Macé

jambon frais ~
la chatte du parc préfère
mes jambes
Sarra Masmoudi

Peine d'école
Entre papa-maman
le câlin sandwich
Sandra St Laurent

buffet de la gare
son sandwich avalé
il la mange des yeux
 
Bruno Robert

mitraillette -
un attentat chez
Weight Watchers
Patrick Somprou

collecte de sang
le mendiant chaque jour
pour un sandwich
Hélène Duc


déjeuner du pauvre ~
un sandwich
au pain
Abia Dasein

sandwich débordant
sur son tee-shirt plein de tâches
le menu des jours d'avant
Philippe Macé


Soies

*

C'est avec une grande fierté que je vous annonce la parution récente, aux belles Editions Tapuscrits, d'un recueil de haïkus à trois voix intitulé Soies. C'est un recueil de haïkus érotiques et amoureux que j'ai eu le plaisir et l'honneur d'écrire en compagnie de deux autres auteurs dont je goûte particulièrement les poèmes : Pascale Dehoux et Christian Cosberg.

 

Il est délicieusement illustrée par Cathy Scotto et savoureusement préfacé par ce coquin d'André Cayrel. Je ne saurais dire à quel point j'ai été honoré de travailler avec toutes ces personnes dont j'admire le travail.

Alors pour vous mettre l'eau à la bouche, ces quelques douceurs :

aux premiers rayons
son petit sourire en coin -
le magnolia bourgeonne
 
 
 
le brouillard levé
sur une souche humide
il pose la main
 
 
 
une goutte sur la vitre...
ma langue tout à l'heure
sur sa peau
 
 
 
entre deux éclairs
les mots qu'elle lui glisse
au creux de l'oreille
 
Vincent
 
 
Nuit avec toi ~
Je ne dors
que d'un sein
 
 
 
Avec toi
fragile
comme une faïence
 
 
 
Douce apesanteur ~
Je reste suspendue
à tes lèvres
 
 
 
Le plus érotique ?
Ce que tu laisses
m'échapper

Pascale
 
le cœur de la maison
s'est remis à battre
le bruit de tes pas dans l'allée
 
 
 
minuit
elle m'offre un baiser
à combustion lente
 
 
 
tendre moisson
ma main
dans tes cheveux
 
 
 
vague après vague
nos caresses que plus rien
n'endigue
 
 
Christian
 
 
 
 
 


un paon-de-jour

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
dans l'herbe givrée
un paon-de-jour
épinglé
.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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vent cinglant

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
vent cinglant ~
dans le champ tremblent encore
les cartons des migrants
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
*