"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




samedi 15 août 2009

fraîcheur

fraîcheur!






*






avenue déserte -

les platanes rafraichis

sur les côtés







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quelle chaleur!

sur le portail vert

la peinture fraîche







*






dans la ville ensoleillée

le temps s'est arrêté ...

une brise, parfois







*






vincent Hoarau

fraîcheur !






*






ô fraîcheur

les pieds au mur

à faire la sieste



Bashô






*






Dans la fraîcheur

je m'établis

et je m'endors



Bashô






*






fraîcheur

un livre de compte

pour oreiller



Issa






*






au plus charnu de mes fesses

les traces

de la natte si fraîche



Issa






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véranda du monastère

pour deux pièces en offrande

en emprunter la fraîcheur



Issa






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dans le bois sacré

du temple

ah! la brise fraîche



Chora






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mille personnes

les mains sur la rambarde

prennent le frais



Kikaku






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prenant le frais

sur le pont, au milieu de la nuit

des gens qui ne se connaissent pas



Chiyo-ni






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seuls la lune et moi

prenons encore le frais

sur le pont



Kikusha-ni






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soirée de lune

je vais prendre le frais

au cimetière



Issa






*






fraîcheur nocturne

le bruit de l'eau

qui goutte dans le puits



Issa






*






fraîcheur!

la lanterne en papier éteinte

le bruit de l'eau



Shiki






*





samedi 1 août 2009

Oisiveté

L'Art de l'oisiveté

"Il est triste de constater que le rythme effréné de l'époque actuelle influe sur nous de manière néfaste et préjudiciable dès l'enfance. Cependant, ce phénomène semble inévitable. On peut regretter simplement que nos plus petites distractions soient depuis quelques temps elles aussi affectées par l'impatience moderne. Notre façon de jouir des choses est à peine moins fébrile et exténuante que la pratique de notre profession. Nous obéissons à la devise qui commande de "faire le maximum en un minimum de temps". Ainsi la gaîté diminue t-elle malgré la multiplication des divertissements. (...)

La capacité à profiter des "joies modestes de l'existence" va désormais profondément de pair avec une conduite mesurée ; en effet, les qualités que cette faculté présuppose, et que chacun possède à l'origine, tendent largement à s'étioler et à disparaître dans la vie quotidienne d'aujourd'hui, je pense ici à la gaîté, à l'amour et à la poésie. Ces joies modestes qui s'offrent notamment aux gens pauvres sont tellement disséminées dans la vie de tous les jours, tellement discrètes et multiples qu'elles touchent à peine la sensibilité apathique de la majorité des hommes occupés à travailler ; elles ne sont pas spectaculaires, personne ne vante leurs mérites et elles ne coûtent rien !

Au premier rang viennent celles que nous dévoile un contact quotidien avec la nature. Plus que tous nos autres organes, nos yeux maltraités et surmenés d'hommes modernes peuvent manifester une capacité inépuisable de jouissance si nous le voulons. (...) Quiconque a fait le premier pas peut apercevoir sur sa route des choses délicieuses, sans perdre une minute de son temps. Discerner ainsi ce qui nous entoure n'a rien de fatiguant ; au contraire, celà revigore et raffraîchit le regard mais aussi tout le reste . Toute chose, même si elle est inintéressante et laide, exprime une signification qu'il faut simplement avoir la volonté de distinguer.

Lorsqu'on apprend à voir, on redécouvre la gaîté, l'amour et la poésie. (...)

Hermann Hesse
"L'Art de l'oisiveté"

oisiveté






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légère brise -

jasmin à l'oreille

du balayeur



Jean-Claude César






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le souffle du vent

sans bruit par les blés

jusqu'à l'oreiller



Buson






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changement saisonnier de vêtement

j'aime vivre chaque jour

en ce bas monde



Tatsuko Hoshino






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de temps à autre

court dans le feuillage

un bruit rafraichissant



Daniel Py






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un calme parfait

sur un oreiller d'herbe

loin de ma cabane



Ryôkan






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allez mes orteils

ramper dans la fraîcheur

de l'herbe d'été



Vincent Hoarau






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je voudrais un lit

d'herbe une voiture d'herbe

une femme d'herbe



Jean Antonini






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Dans l'herbe en pantalon blanc

en pantalon vert -

Enfants des beaux jours



Paul de Maricourt






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entre les oscillations du hamac

s'ouvrent

les fleurs de courgette



Thierry Cazals






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aubergine, concombre, concombre, aubergine

c'est tout ce que je mange

fraîcheur!



Santoka






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une part suffit

je lave le riz



Santoka






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fourmis-lions

On entend que le vent

Souffler dans les pins



Suju






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Lunghi cipressi

come soldati

in linea sul fiume



Alessandro Capurso






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l'ombre du pin

n'atteint pas la rivière

chaleur d'août



Daniel Py






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la page que je lis

teinte en vert

par de nouvelles feuilles



Midori Tanaka






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dans l'ombre tiède

des lauriers roses

j'ai songé à la mort



Vincent Hoarau






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à côté du poulailler

une peau de melon

nettoyée



Randy M. Brooks






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Quiet countryside ...

my hitchhiking thumb is stained

with wild blackberries



Ty Hadman






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Comme on laverait

Un bébé qui vient de naître

Je lave une pêche



Koî






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de cette journée

mains pleines de tomates

je n'attends rien



Thierry Casasnovas






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dans l'armoire

draps et lavande

en mille feuilles



André Cayrel






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Du rêve que j'ai vu

Réveillée, toujours la couleur

de l'iris!



Shushiki






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dans la brise des pins

à l'ombre des pins

allongé



Santoka






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fraîcheur

un livre de comptes

pour oreiller



Issa






*






longue journée -

des jambes nues tombent

sur un matelas tiède



Vincent Hoarau






*






soleil de juin

un jeune homme observe

un vieux lézard*



Vincent Hoarau






*






une énorme fourmi

marche sur le tatami

quelle chaleur!



Shiro






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retour des chaleurs

une fourmi noyée

dans ma pisse



Thierry Casasnovas






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première chaleur

papé boit son demi

en entier



André Cayrel






*






ciel d'été

le souffle d'un enfant

déplace les nuages



Jessica Tremblay






*






une barque devise

avec la rive

longue journée



Shiki






*






Quel bonheur

De traverser la rivière en été

les sandales à la main



Buson






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toute la journée

sans un mot

le bruit des vagues



Santôka






*






- aimes-tu la mer ?

- j'ai du sable dans les chaussures

répond elle



Philippe Quinta






*






ce cœur

qui réclame ceci ou cela

dans la mer je relâche



Hosai






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au fin fond

de la montagne

nu



Santoka






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Mon bâton et moi -

hirondelle

au ras des chaumes



Gilles Brulet






*






le reflet du soleil

dans ma grenadine

- je l'ai bu aussi



Damien Gabriels






*






Plus sur la terre

Un peu dans le ciel

Mon hamac



Gilles Brulet






*






ivre

je m'endors

avec les grillons



Santôka






*






fraîcheur

les pieds contre le mur

pendant la sieste



Bashô






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temps chaud

derrière le volet clos

j'attends le soir



P. Palaquer






*






éveillé soudain

sillons des draps dans les joues

lourde sieste



Vincent Hoarau






*






à contempler le vent

dans les jeunes feuillages

la journée a passé


Hélène Boissé






*






légère brise -

de ce long dimanche d'été

je n'ai rien fait



Philippe Quinta






*






pour cuire les haricots

tout ce jour

était à moi



Hosaï






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le son d'un moustique
chaque fois que se détache
une fleur de chèvrefeuille

Buson






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As the sun goes down

a green melon splits open

And juice trickles out



Richard Wright






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Soir d'été

Brasse indienne

Sous les libellules



Gilles Brulet






*






Ah si tout le jour

Je me sentais aussi bien

qu'au sortir du bain



Ryôkan






*






Au fil de l'eau

le bouchon tire le pêcheur

vers le soir



J.P. Cresta






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soir d'été au parc

hommes autour d'un cochonnet

le centre du monde



André Vézina






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fraîcheur du soir -

le va et vient de la mer

entre mes orteils



Vincent Hoarau






*






il y a des bruits

le soir qui deviennent

des musiques



Philippe Quinta






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avec la cloche du soir

se dissipe

le reste de chaleur



Chiyo-ni






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arrose le jardin

de sorte que cigales et moineaux même

soient bien mouillés



Kikaku






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long soir d'été

le ciel s'embrase

je me cure les dents



Thierry Casasnovas






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la plage désertée -

une autre gorgée de rhum

et la mer qui s'enflamme!



Vincent Hoarau






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juste avant la nuit

fumer la pipe

contre son écorce



Gilles Brulet






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Juke joint's blue night

Drifts across the bayou

- moonshine laughter



Geoffrey Wilson






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dix personnes

dix positions différentes pour dormir

quelle chaleur!



Jakuu






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nuit noire -

le ressac du vent

dans les feuillages



Damien Gabriels






*






nuit noire -

le roulement des galets

quand la mer se retire



Vincent Hoarau






*






la lune à minuit

comme

un bloc de fraîcheur!



Teishitsu






*






nuit d'été

la petite plainte

d'un volet



Philippe Quinta






*