"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




vendredi 15 février 2008

Le Haïkuïer







premier jour
entre nous passait
un rayon de soleil



elle partie,
il marche d'un pas léger
vers un soleil rose



entre eux
un mètre d'herbe tendre
... dur à franchir



soirée d'été
chassés par l'ombre
de bar en bar



resto libanais
dans le marc du café :
elle, cheval, moi ... éléphant



seuls au monde
dans sa chambre de bonne
un soir d'été



ik hou van jou ?
mon premier je t'aime
du chinois



ses lunettes
sur les miennes
- je ne suis plus seul



la plaque dorée
de la boîte aux lettres
nos deux noms



crépitement des gouttes
sur notre petite tente
- averse de printemps



douceur du printemps -
mieux qu'un oreiller d'herbes :
son ventre



dans l'herbe tendre
le pied nu de sa femme
retour du printemps !



printemps précoce
les pointes roses
de ses seins



leurs pieds nus
lentement longent
l'écume des vagues



nuit d'été -
du linge et de la peau
les chuchotements



querelle en voiture
chacun regarde
un demi-paysage



ses sabots
dans l'escalier
ma femme est rentrée !



soir d'automne
en haut de la facture
nos deux noms



grise -
son vélo tangue en grinçant
dans l'aube blafarde



au coeur de la nuit
elle me réveille
d'un "je t'aime"



souffle aviné
et fesses froides
ma femme est rentrée !



silence dans la chambre -
le bruit de la brosse
dans ses cheveux



nuit d'hiver -
sur la bouillotte
quatre pieds



une fois encore
elle papotte au téléphone
doigt dans le nombril



chaque soir
ce déhanché quand elle ote
sa culotte




chaque matin
mes yeux s'ouvrent
sur les siens !



marcherons nous
comme ses parents
des heures durant ?



mon lit de mort -
ma main maigre
trouvera la tienne



nouveau
dans le salon fleurit
le haïkuïer