"A tous les visiteurs, si vous apportez avec vous votre mets favori, salé ou sucré, si vous savez chanter ou danser sans retenue avec la légèreté du vent printanier et de la rivière en automne,si vous n'affichez pas un air suffisant ou affligé,alors nous partagerons la plus grande joie"



Santoka




samedi 2 juillet 2011

Sur la sauterelle et le grillon

Sur la sauterelle et le grillon

La poésie de la terre ne meurt jamais :
Quand tous les oiseaux défaillent par le brûlant soleil
Et se blottissent dans la fraîcheur des arbres, une voix s’élève et court
D’une haie à l’autre, tout autour des prairies nouvellement fauchées;
C’est la voix de la sauterelle — elle dirige le chœur
Des riches plaisirs de l’été — elle n’est jamais au bout
De ses réjouissances : quand elle est épuisée d’avoir joué comme une folle,
Elle se délasse à l’aise au pied d’une herbe exquise.
La poésie de la terre ne cesse jamais :
En un soir d’hiver solitaire, quand la gelée
A bâti son édifice de silence, voici que du poêle s’élève un cri aigu,
La chanson du grillon, qui, toujours plus chaleureuse,
Semble à l’ouïe à demi perdue dans la somnolence
Le chant de la sauterelle parmi l’herbe des collines.

***

On the grasshopper and cricket

The poetry of earth is never dead :
When all the birds are faint with the hot sun,
And hide in cooling trees, a voice will run
From hedge to hedge about the new-mown mead;
That is the Grasshopper’s — he takes the lead
In summer luxury, — he has never done
With his delights; for when tired out with fun
He rests at ease beneath some pleasant weed.
The poetry of earth is ceasing never :
On a lone winter evening, when the frost
Has wrought a silence, from the stove there shrills
The Cricket’s song, in warmth increasing ever,
And seems to one in drowsiness half lost,
The Grasshopper’s among some grassy hills.

(John Keats)

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